Lorsque nous apprenons que l’espérance de vie en France est élevée (elle était de 84,7 ans pour les femmes en 2010 et de 78 ans pour les hommes) nous nous réjouissons des progrès de la médecine…mais qu’en est-il de la qualité de vie ? Ne faut-il pas distinguer une vie indépendante et active d’une vie dans laquelle on dépend de médicaments ou d’une assistance ?
Distinguer espérance de vie et espérance de vie sans incapacité
Il existe un indice permettant de tenir compte à la fois de l’espérance de vie et de la qualité de vie, c’est l’espérance de vie en bonne santé ou espérance de vie sans incapacité (EVSI).
Cet indice traduit le nombre d’années moyen pendant lequel on vit sans dépendance. Et depuis 2006, cet indice ne cesse de chuter en France. En 2010, l’EVSI des femmes françaises était 63,5 ans, soit 21,2 ans de vie avec incapacité, en moyenne.
En d’autres mots, en France, nous vivons de plus en plus longtemps, mais de moins en moins en bonne santé !
Si l’on compare à la Suède les femmes françaises ont environ 8 ans d’incapacité en plus pour seulement 1,5 ans d’espérance de vie…
Quand on sait que la part génétique sur notre état de santé ne représente qu’environ 20% à 30 %, il serait temps de se demander comment augmenter l’EVSI par une meilleure prévention au niveau de l’ alimentation et de l’hygiène de vie.
Comment les aliments ayant un index glycémique élevé entraînent un vieillissement prématuré
La théorie de la glycation découverte par le chimiste français Louis Camille Maillard donne une explication des mécanismes de vieillissement (les passages entre guillemets sont tirés du livre de Julien Venesson, Gluten, comment le blé moderne nous intoxique)
« La glycation, c’est la rencontre entre un sucre et une protéine qui aboutit à un protéine modifiée. Nos enzymes sont des protéines, nos anticorps sont des protéines, nos hormones aussi. Tous agissent dans le corps comme des clés activent une serrure. La glycation, en modifiant la forme des protéines, perturbe tous les systèmes clés-serrures et altère les fonctions normales de l’organisme.
La glycation est une réaction naturelle et spontanée qui a lieu entre une protéine et un sucre (plus précisément un sucre réducteur comme le glucose, le fructose ou le galactose). Elle donne naissance à des produits intermédiaires avant de donner finalement les produits terminaux de la glycation aussi appelés produits de la réaction de Maillard ou encore produits avancés de la glycation (AGE). Une fois qu’un AGE a été formé, aucun retour en arrière n’est possible, il devra être éliminé dans les urines sous peine de s’accumuler dans notre organisme.
Nous possédons tout de même des sortes d’éboueurs internes, les macrophages, qui sont capables de nettoyer progressivement les AGE. Mais ils se trouvent rapidement débordés et l’accumulation des AGE est inévitable. Les AGE ont des effets innombrables dans l’organisme : on sait avec certitude qu’ils favorisent les maladies cardio-vasculaires, l’apparition de la maladie d’Alzheimer, l’apparition des rides, l’impuissance masculine, la cataracte ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge et cette liste est loin d’être exhaustive. »
D’où viennent les AGE ?
- Soit ils sont apportés directement par l’alimentation ( les produits grillés ou panés sont une source importante d’AGE qui se sont formés pendant la cuisson)
- Soit ils sont formés dans notre organisme quand notre taux de sucre sanguin s’élève (après un repas par exemple).
Lorsque nous consommons des aliments à index glycémique élevé, cela provoque une brusque montée du taux de sucre sanguin qui stimule la glycation. Plus les variations du taux de sucre sanguin sont importantes, plus la glycation augmente et plus les risques de maladies cardio-vasculaires et la mortalité augmentent, même en l’absence de diabète.
Au niveau de la peau, les rides apparaissent lorsque la glycation augmente.
Au niveau articulaire, la glycation touche le collagène dit « type 2 » qui compose plus de 50% du cartilage. Or, ce collagène se renouvelle extrêmement lentement. L’accumulation des AGE entraîne un vieillissement anormal des cartilages qui deviennent raides et fragiles ouvrant la porte à l’arthrose.
Comment lutter contre la glycation ?
« Pour maintenir une glycation faible, il convient donc de maintenir une glycémie stable, c’est à dire de choisir des aliments à Index Glycémique bas. »
Je vous conseille les légumineuses, le riz semi-complet ou complet, mais aussi le grand épeautre qui tout en étant utilisable comme du blé (pâtes, farine, couscous..) a un index glycémique de moitié moins élevé.
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Notre espérance de vie en bonne santé dépend beaucoup de nous ! Alors, ne négligeons pas notre alimentation !
Allez-vous veiller à l’index glycémique de vos aliments pour vous préparer de belles années ?
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