Voici le quatrième volet de notre découverte de l’intestin.
Nous allons nous pencher sur les conséquences d’une flore intestinale qui ne tient plus son rôle de protection.
Perméabilité et imperméabilité du grêle
A l’état physiologique
Même chez un sujet normal, l’étanchéité du grêle est imparfaite.
FAIRCLOUGH et coll. (1980) ont démontré que les petits peptides franchissent la barrière intestinale aussi aisément que les acides aminés.
Des molécules plus volumineuses, en particulier des peptides plus grands et des protéines, traversent la muqueuse et quantité faible mais non négligeable. WALKER et ISSELBAKER estiment qu’environ 1/1000 des protéines intactes parviennent intactes dans le sang portal.
La perméabilité du grêle est en partie contrôlée par des peptides régulateurs, les uns synthétisés par le système nerveux central ou périphérique, les autres issus de cellules endocrines disséminées dans le tube digestif et le pancréas.
A l’état pathologique
Un passage exagéré de protéines alimentaires est nécessaire pour expliquer :
- Les accidents d’atopie (allergies) après consommation de lait ou d’œufs.
- L’intolérance au lait de vache chez l’adulte
- L’intolérance au gluten chez l’adulte
- Les migraines dues au lait, au blé, aux œufs, qui guérissent par suppression de l’aliment responsable.
Le Docteur Seignalet constate aussi que chez la plupart ou la totalité des patients atteints de certaines maladies auto-immunes qu’il a soignés, une augmentation de la perméabilité du grêle a été prouvée.
Causes de l’hyperperméabilité
La voie transcellulaire (au travers de la cellule ) est solide et rarement perturbée. Toutefois une agression des entérocytes peut provoquer la mort de certaines cellules, le raccourcissement ou l’atrophie des villosités.
L’épithélium se reconstitue à partir des cryptes, mais les jeunes entérocytes sont pauvres en enzymes et moins efficaces.
La voie intercellulaire est beaucoup plus fragile. Le « talon d’Achille « de la muqueuse est constitué par les jonctions reliant les entérocytes qui peuvent se distendre (voir schéma 3 du premier volet).
Chez certains individus prédisposés par certains facteurs génétiques, divers éléments peuvent déterminer une augmentation de la perméabilité :
- Certaines bactéries
Certains germes peuvent se multiplier excessivement, adhérer aux cellules épithéliales, léser plus ou moins gravement ces cellules, libérer des toxines, provoquer des lésions inflammatoires plus ou moins importantes. Parmi les bactéries dangereuses citons : staphylocoques, streptocoques, colibacilles, Klebsiella, Yersinia, Salmonella.
- Certains aliments
L’alimentation moderne est riche en :
- huiles raffinées,
- en produits laitiers,
- en OGM,
- en produits chimiques (colorants, conservateurs, anti-oxygènes, édulcorants, émulsifiant, épaississants, gélifiants, stabilisants),
- en métaux lourds (plomb, cadmium, mercure)
- en céréales et produits raffinés.
Ces aliments introduisent dans le corps des macromolécules nouvelles, pour lesquelles les enzymes (composés qui facilitent les réactions biochimiques) et mucines (protéines entrant dans la composition des mucus) de notre corps ne sont souvent pas adaptées.
Les enzymes s’avèrent donc souvent incapables de métaboliser correctement beaucoup de ces molécules nouvelles.
Ces molécules incassables et volumineuses ainsi que des peptides vont subsister en grande quantité dans la lumière digestive provoquant un changement du milieu ambiant et la prolifération de bactéries inhabituelles.
Les leucocytes qui surveillent l’intestin vont s’attaquer à ces germes et libérer des molécules assez volumineuses, parfois incassables par les enzymes, ainsi que des peptides.
Le contenu du grêle, profondément modifié, va s’avérer agressif pour la muqueuse qui peu à peu se détériorera et deviendra trop perméable, ne remplissant plus son rôle de barrière entre l’organisme et certaines substances venues de l’environnement.
- Certains médicaments
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les salicylés et les corticoïdes exercent certains effets nocifs sur la paroi du grêle. Ils provoquent parfois une inflammation plus rarement un ou plusieurs ulcères. Cependant ces lésions sont presque toujours réversibles à l’arrêt du médicament.
Pour le Docteur Seignalet, plus dangereux sont certains antibiotiques, surtout quand on en administre plusieurs et que la cure est de longue durée. Ils entraînent chez certains individus un véritable délabrement de l’intestin grêle, en modifiant profondément la flore bactérienne et en altérant les cellules de la muqueuse. Ces perturbations sont parfois durables et ne se corrigent que lentement et difficilement.
- Autres ennemis du grêle
D’autres facteurs sont capables d’altérer les fonctions et la viabilité des entérocytes :
- Les radicaux libres en excès
- Les pesticides
- Certains polluants
- La radiothérapie
- La chimiothérapie
Conséquences de l’hyperperméabilité du grêle
Des déchets bactériens et alimentaires en quantité excessive vont franchir la paroi du grêle et pénétrer dans la circulation générale.
Le Docteur Seignalet considère que ces macromolécules, en conjonction avec des facteurs génétiques de susceptibilité vont être responsables de nombreuses maladies.
Nous voici arriver à la fin de notre quatrième volet.
Maintenant que nous avons découvert le fonctionnement de l’intestin, nous allons regarder ensemble quelle alimentation va nous permettre de retrouver une bonne flore intestinale.
Je vous dis donc à bientôt !
waw!
Je dois dire que ça me parle!
J’ai eu un ulcère au début de l’année à cause de médicaments… contre la migraine…
Je pense que je vais rester scotché sur ton blog 😀